« Itinéraires et migrations »

Colloque : journée du 6 décembre

Les 3 communications
de la 1ère partie du Colloque
« Itinéraires et Migrations »

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Colloque « Itinéraires et migrations »

organisé par l’Association

Journées Européennes de la Culture Juive-Lorraine

en partenariat avec

l’Académie Nationale de Metz

« Itinéraires et migrations »

Initialement prévu dans les
Grands salons de l’Hôtel de Ville – Metz,

le colloque se tiendra en vidéo conférence en trois séquences :

– dimanche 29 novembre de 10h00 à 12h
– dimanche 29 novembre de 15h à 16h30
– dimanche   6 décembre de 10h à 11h30

Quel thème peut-on imaginer qui soit aussi adapté pour des « journées de la culture juive » que celui de cette année, «itinéraires et migrations » ? Longtemps en effet, le Juif a été qualifié « d’errant », et, dans la mentalité médiévale, l’errance représentait le symbole de la punition éternelle infligée au « peuple déicide ». L’errance, c’était l’éternelle précarité, l’impossibilité de s’arrêter, de déposer ses hardes, de se reposer, de s’organiser, de se défendre, de prospérer. Mais, voyager c’est aussi jetter des ponts vers l’ailleurs, vers l’autre. Et les itinéraires les plus marquants ne sont ils pas ceux qui conduisent d’une rive à l’autre dans le monde de la spiritualité ?

C’est ce que les conférences offertes dans ce colloque se proposent de mettre en évidence.

Dimanche 29 novembre de 10h00 à 12h

Ouverture du colloque par Monsieur François Grosdidier, Maire de Metz

Présentation du colloque par Monsieur Jacques Sicherman, membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz

Des itinéraires spirituels

Monsieur l’abbé René Schneider, membre de l’Académie Nationale de Metz

Comment l’occident est devenu chrétien

Autour de l’an 300, l’Empire romain compte entre 5 et 10% de chrétiens, qui se trouvent surtout dans les villes et les provinces orientales. Comment le christianisme, longtemps minoritaire, a-t-il pu devenir la religion majoritaire ? Le débat est ouvert selon qu’on insiste sur la volonté d’un homme providentiel, Constantin, ou sur une action lente mais continue d’intégration, de présence au monde et de développement du lien social. Toujours est-il que les cultes traditionnels demeurent encore bien présents, surtout dans les campagnes.

Au Ve siècle, les souverains des royaumes barbares qui s’établissent en Europe et au nord de l’Afrique ont pu être touchés par le message chrétien qui place les hommes sur un pied d’égalité, faisant sauter la distinction entre Romains et Barbares. Par leur insertion dans une société romanisée et une culture christianisée, ils ont entretenu et transmis les éléments dont les princes carolingiens ont fait les fondements de la culture médiévale et moderne. De fait, dès la fin du VIIe siècle, la majeure partie de la population européenne est baptisée, y compris dans les royaumes anglo-saxons. L’universalisme chrétien crée un monde nouveau où différents royaumes peuvent coexister dans une civilisation commune.

René Schneider, prêtre du diocèse de Metz, est maître de conférences honoraire de l’Université de Lorraine. Membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz, il fut également, durant plusieurs années, président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Lorraine. L’essentiel de ses travaux de recherche est consacré à l’histoire du christianisme et à la situation particulière des départements concordataires.

Monsieur Jean Bernard Lang : docteur en histoire, membre de l’Académie Nationale de Metz

Itinéraires des marchands, migrations de la foi ; lorsque le judaïsme séduisait.

On peut lire les deux derniers millénaires de l’histoire juive de deux façons : à la lumière des massacres de l’époque des croisades, des bûchers de l’Inquisition ou de l’abomination de la Shoah. Mais aussi en mettant l’accent sur l’attraction qu’a exercé le judaïsme à certaines époques et sur certains territoires. Celle-ci a parfois entraîné des conversions au détriment du christianisme, une fois n’est pas coutume. A tel point que certains iconoclastes ont décrété que le peuple juif actuel avait été « inventé » de fraîche date. C’est une partie de cette histoire-là que nous aborderons brièvement.

Jean-Bernard Lang a exercé pendant 34 ans la profession de pharmacien à Metz tout en menant de pair des études d’histoire à Metz puis à la Sorbonne. La retraite venue, il a soutenu sa thèse d’histoire moderne à l’université de Nancy 2. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages, historiques ou romans historiques, et de nombreux articles consacrés soit à l’histoire juive mosellane, soit à celle de la justice du XVIIIe siècle dans notre région.

Il est membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz

Dimanche 29 novembre de 15h à 16h30

Présentation par Madame Désirée Mayer, Présidente des Journées Européennes de la Culture Juive-Lorraine, membre titulaire de l’Académie Nationale de Metz

Invitée d’honneur

Madame le Professeur Mireille Hadas-Lebel :

Les diasporas antiques : un apport méconnu au judaïsme et au christianisme

Bien que le terme «diaspora» soit d’origine grecque, on doit faire remonter l’existence de populations juives qui se sentent en exil par rapport à leur «ville-mère», Jérusalem, au moins au temps de l’exil babylonien(-586). L’exil, présenté comme un châtiment de l’infidélité à Dieu, dans les écrits bibliques, a néanmoins été souvent dans l’ Antiquité l’occasion de contacts et de réflexions qui ont fait évoluer la religion d’origine. L’universalisme du monothéisme aurait-il pu se développer sans la rencontre d’autres peuples? Le message biblique se serait-il répandu en dehors de la Judée sans la traduction grecque que l’on doit au judaïsme alexandrin?

Ancienne élève de l’École Normale Supérieure (lettres classiques), agrégée, docteur d’ Etat en histoire ancienne, Madame Hadas-Lebel a longtemps enseigné l’ hébreu à l’ INALCO avant d’occuper une chaire d’ histoire des religions à l’Université de Paris IV. Elle est professeur émérite de la Sorbonne.

La plupart de ses ouvrages porte sur le judaïsme à l’époque du Second Temple, et notamment :

– la reprise en livre de poche de sa thèse de doctorat sous le titre Jérusalem contre Rome (CNRS-éd. du Cerf)
– plusieurs biographies aux éditions Fayard: Flavius Josèphe, Philon d’ Alexandrie, Hérode
– aux éditions Albin Michel: Massada ,histoire et symbole; Hillel un sage au temps de Jésus; L’ Hébreu 300ans d’histoire; Une histoire du Messie
– Rome, la Judée et les Juifs( éd. Picard)
– La révolte des Maccabées (éd. Lemme)

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Présentation par Monsieur Pierre Brasme, Président de l’Académie Nationale de Metz

À la recherche d’une vie nouvelle

Monsieur Julien Léonard, docteur en histoire moderne, enseignant et chercheur à l’Université de Lorraine

Être et devenir protestant à Metz aux XVIe et XVIIe siècles

L’irruption brutale de la fracture entre catholiques et réformés en France dans la première moitié du XVIe siècle a profondément traumatisé les sociétés et les familles, posant la question du choix et de l’engagement, en particulier lorsque les identités confessionnelles se radicalisent en opposition l’une à l’autre.

Autour du cas particulier de Metz, ville libre du Saint-Empire romain germanique passée en 1552 sous protection française, qui très tôt voit passer et s’installer les idées de la Réforme et des individus qui y adhèrent, on observera quels sont les mécanismes expliquant ces choix identitaires, leur manifestation, parfois leur occultation, en lien avec le contexte politique et intellectuel. La clandestinité, la coexistence, puis la persécution se succèdent, jusqu’à la terrible révocation de l’édit de Nantes (1685) qui enfoui pour un temps et dans la violence l’identité huguenote.

Julien Léonard est agrégé d’histoire (2004) et docteur en histoire moderne de l’Université Jean Moulin (Lyon) (2011). Ses travaux portent sur la coexistence confessionnelle dans la France moderne et sur l’identité réformée minoritaire sous le régime de l’édit de Nantes (1598-1685). Sur le cas messin, il est notamment l’auteur d’une étude sur l’exercice du ministère pastoral par Paul Ferry (2015) et d’une biographie de David Ancillon (2017).

Monsieur François Le Tacon, Membre de l’Académie Stanislas à Nancy

De l’émigration à l’École de Nancy, l’itinéraire fascinant d’optants Mosellans 

L’Ecole de Nancy a été un mouvement éphémère qui sera vite oublié. Il faudra attendre les années 1960 pour que cette période de création foisonnante soit réhabilitée. Il reste cependant un mystère : comment de tels talents ont pu naître en si grand nombre et en si peu de temps ? La réponse est peut-être en partie à chercher dans l’adversité qui a suivi la défaite de 1870.

Les statistiques allemandes indiquent que 461 000 Alsaciens-Lorrains avaient quitté leur province entre 1871 et 1910. Ils s’établissent le plus souvent en Lorraine libre dans le nouveau département de Meurthe-et-Moselle. Les nouveaux arrivants unissent leurs forces à celles des habitants de leur terre d’accueil. Le dynamisme, le savoir-faire et les capitaux que les optants investissent, stimulent l’industrie, l’économie, le commerce ainsi que les activités culturelles. Dans cette atmosphère de dynamisme, d’euphorie et d’espoir, née de la défaite, un jeune nancéien, Emile Gallé, à la fois d’ascendance germanique, alsacienne et parisienne, doté de tous les talents, créé une Ecole où les optants mosellans jouent un rôle essentiel. Citons pour le vitrail Joseph Janin, Emmanuel Champigneulle, Michel Thiria et pour le verre, les frères Daum, les frères Muller, Joseph Burgun et Louis Hestaux.

François Le Tacon, ingénieur agronome et docteur ès sciences, est directeur de recherches émérite à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, Unité mixte de recherches 1136 Inrae Grand Est-Nancy, Université de Lorraine. Il a été président du Centre Inrae de Nancy pendant dix ans et pendant vingt-cinq ans conseiller scientifique dans le domaine de la foresterie et de l’agroforesterie à la Fondation Internationale pour la Science. Il a enseigné à l’Ecole forestière de Nancy et à l’Université de Lorraine. François Le Tacon a publié près de 400 articles et plusieurs ouvrages en tant qu’éditeur ou auteur dans le domaine de la foresterie, de la mycologie ainsi que de l’Art nouveau ou de l’Art déco. Il est membre de l’Académie de Stanislas, dont il a été président pour l’année académique 2006-2007.

A noter

La communication de Monsieur le Professeur Gérard Nauroy, Président honoraire de l’Académie Nationale de Metz, ancien président de l’Université de Metz :

L’Empire face aux Barbares, de l’affrontement à l’intégration     sera diffusée ultérieurement

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